M le Maudit de Fritz Lang

Deux comptes-rendus de la première séance de Lycéens au cinéma par Laëtitia Giraudbit et Emilie Grolière ainsi que par Manon Lachambre et Kiara Passat (1ere option cinéma-audiovisuel)

M le Maudit, Fritz Lang, Allemagne,1931

par Laëtitia Giraudbit et Emilie Grolière (1ère option cinéma-audiovisuel)
Le réalisateur Fritz Lang nous raconte l’histoire d’un tueur d’enfants dans l’Allemagne du début des années 1930. Le titre original de son film était « Les assassins sont parmi nous  » mais ayant présenté son film avec ce titre, il fut mal perçu et ainsi refusé, de peur que le film ne soit une attaque contre le nazisme. Il renomma son film « M le maudit ».
Ce film a été conçu comme un documentaire. Fritz Lang l’a établi dans un contexte historique, économique, politique et technologique de l’époque. De plus le réalisateur a été cherché de vrais truands pour jouer la scène finale du film. Il s’était beaucoup documenté sur la maladie dont est atteint le personnage principal, la schizophrénie. C’est le premier film sonore de Lang et la première fois que le son est utilisé ainsi pour attirer, selon les moments, l’attention du spectateur sur l’image ou le son. Ce film sorti en 1931 est interdit dès 1933 en Allemagne. Il a eu beaucoup de succès en Allemagne, en France et dans le monde lors de sa deuxième sortie dans les années 1960.
Le personnage principal, M le maudit, est un tueur d’enfant dont on apprend « à la fin » qu’il est victime de schizophrénie.

Ce personnage nous est finalement présenté comme un bourreau et une victime de sa maladie, le sifflement de M n’est d’ailleurs présent que lorsque sa facette la plus sombre apparaît. La première arrivée de M le maudit est ainsi intéressante car le fait de voir uniquement son ombre dans un premier temps sur l’affiche de sa recherche nous permet de l’identifier comme le tueur.
Sa première victime dans le film est Elsie, elle est représentée par l’image du ballon qui s’envole et lui par son ombre. On dit que c’est une métonymie. La suggestion de la mort d’Elsie est d’abord faite par le ballon avec lequel elle joue qui tombe et roule au sol,

puis par un deuxième ballon, celui que M lui avait offert afin de l’attirer, qui s’envole et se prend dans les fils de télégraphe.

Cette métaphore est une façon de ne pas choquer les spectateurs avec une scène de meurtre, afin de respecter la bienséance et surtout de suggérer sans tomber dans le démonstratif.

L’histoire se déroule dans les milieux populaires. Lang veut faire ressortir les inégalités entre différentes classes sociales, comme à la sortie de l’école par exemple.

Certains enfants, ceux de la bourgeoisie ont une gouvernante qui vient les chercher à l’école, alors que d’autres, ceux des classes populaires, doivent rentrer tout seuls et sont donc vulnérables.

Pour nous, certaines scènes sans son et/ou sans dialogue et/ou sans action donnent un ton monotone au film telle que la scène où la mère attend sa fille Elsie. Le réalisateur a fait exprès de confondre les « gentils et les méchants » surtout à la scène finale car les truands sont juges de M et veulent condamner M à mort Cependant ils jugent un tueur alors que certains sont des tueurs eux-mêmes, et certains truands comprennent M, victime de sa schizophrénie. Fritz Lang nous met ici face à la question de la peine de mort.

M le Maudit, Fritz Lang, Allemagne,1931

par Kiara Passat et Manon Lachambre (1ere option cinéma-audiovisuel)
M le Maudit est un film allemand en noir et blanc, réalisé par Fritz Lang en 1931. Le personnage de M, poussé par sa maladie mentale pouvant être assimilée à de la schizophrénie, assassine de jeunes enfants. Pendant une bonne partie du film, des truands se mettent à la recherche du meurtrier en voulant prendre le devant sur la police pour juger à leur manière l’assassin. C’est d’ailleurs à la fin du film que nous assistons à ce fameux procès : le tueur se retrouve totalement démuni face à cette assemblée où tout le monde veut sa mort.

Nous avons pu remarquer, lors de la projection au Sénéchal, que ce film nous fait réfléchir sur le jugement des personnes atteintes de maladie psychologique. En effet, la majorité des truands tenant ce « faux » procès souhaite la mort de l’accusé alors que ces bourreaux sont eux-mêmes des meurtriers. Par contre quelques-uns peuvent sembler sensibles à sa défense, dont son « avocat ».

Pour réaliser son film, Fritz Lang s’est inspiré de faits divers réels. Il a également utilisé de vrais truands comme acteurs. Le réalisateur utilise aussi le principe d’une boucle temporelle qui tourne tout au long du film : les enfants font une ronde

et chantent une comptine, l’horloge qui tourne lorsque la mère d’Elsie, une des victimes, l’attend au sortir de l’école, enfin le sifflement du meurtrier joue comme un avertissement sonore de ses pulsions.

Nous avons trouvé ce film original avec l’histoire de cet homme rejeté de la société luttant contre sa maladie. De plus la mise en scène de la psychose s’emparant de la population et cette obsession de retrouver par tous les moyens le meurtrier, quitte à accuser n’importe qui, nous a paru très intéressante. Et enfin, le déroulement du « faux » procès nous montre la confrontation d’une partie de l’opinion publique et d’un meurtrier sans scrupules d’un côté, mais malade de l’autre.

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