Qu’est ce que philosopher en terminale ?

, par  L’équipe des profs de philo

 L’interrogation philosophique proposée aux élèves de terminale ne porte pas sur des objets techniques. Elle questionne des notions très couramment sollicitées et dont le philosophe dirait sans doute qu’elles sont d’une aveuglante familiarité. Car le présupposé philosophique est que le sens se dilue dans la pratique routinière de ces notions. Dés lors, si des techniques de questionnement sont requises et enseignées, c’est à titre d’outils qui permettent de penser le concept gisant sous la notion. De le penser, peut-être, sur le plan de l’universel, quand la notion nous confine dans la relativité de sa signification.

On le voit, le programme de philosophie n’est pas une histoire des doctrines. Il s’agit moins d’apprendre la philosophie que d’apprendre à philosopher avec les philosophes. On invitera les élèves à exercer méthodiquement leur réflexion, à appréhender les problèmes que soulèvent les notions pour que leur pensée s’y fraye un chemin.
On insistera notamment sur le fait que penser, ce n’est pas simplement avoir un avis ou une opinion. Le philosophe n’est d’ailleurs pas celui qui a réponse à tout. Au contraire, il est celui qui "ne sait rien" parce qu’il a fait table rase des opinions, des préjugés, de tout ce qu’il croyait savoir. C’est pour cette raison qu’il revient à la question et qu’il interroge les concepts. Philosopher, écrivait Vladimir Jankélévitch, c’est "se comporter, à l’égard de l’univers, comme si rien n’allait de soi".

 L’esprit philosophique n’apparaît pas par génération spontanée, il germe et s’élève par la fréquentation assidue des textes et des oeuvres. Les textes constituent le matériau principal de l’enseignement philosophique. Ils ne sont pas lus pour leur intérêt historique, ni pour ce qu’ils nous apprendraient sur une époque de la pensée frappée d’obsolescence. Ils sont les partenaires éminemment actuels d’un philosopher toujours déjà commencé. Les étudier avec vigilance, mettre en évidence le cheminement de leur argumentation, être attentif à leur cohérence interne, ce n’est pas se soumettre à leur autorité, c’est s’autoriser à penser avec eux.

L’élève apprendra vite que l’autonomie intellectuelle se conquiert par ce travail assidu de recherche et d’explicitation du sens des textes.
Tout cela exclut l’impatience et la précipitation, exige effort, concentration, endurance et une bonne dose d’humilité...

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